La pédagogie Montessori, une école de vie et rien que cela.

A lire dans la Lettre aux amis n°10

Maria Montessori considérait l’éducation de l’enfant comme une question sociale de la plus haute importance. Elle allait jusqu’à dire qu’elle est le remède pour éviter les guerres si elle favorise le développement de forces positives en vue de la croissance intérieure de la personne humaine.
Voici déjà plusieurs siècles que la scolarisation des enfants est rendue possible sur une large partie de la terre, mais les guerres, elles, n’ont pas cessé.

Les exhortations de Maria Montessori ne seraient-elles qu’une utopie ? Ou est-ce un saint désir qu’il faut continuer à espérer en tenant compte du fait que « l’éducation à la paix ne se résume pas à un enseignement donné dans les écoles » ?

Maria Montessori explique que le premier conflit entre les hommes est celui qui oppose l’adulte à l’enfant lorsque le premier ne reconnaît pas chez le second « ses caractéristiques particulières et les buts de sa vie différents des siens »* ; pire encore, lorsqu’il « les prend pour des erreurs de la part de l’enfant et s’empresse de les corriger. […] Alors, une lutte va s’engager entre le plus faible et le plus fort, lutte cruciale pour l’humanité parce que la bonne ou mauvaise santé psychique de l’homme, sa force ou sa faiblesse de caractère, la lumière ou l’obscurité de son esprit dépendent de la possibilité pour l’enfant d’avoir eu ou non une vie spirituelle calme et achevée. »

Il n’est pas aisé de percevoir de premier abord les contours et les bienfaits de l’éducation dont parle Maria Montessori parce qu’elle implique un regard sur l’enfant et des gestes qui ne nous sont pas familiers, qui nous semblent contre-intuitifs et, osons le dire, qui peuvent aller à l’encontre de l’opinion communément admise en matière d’éducation. Si nous considérons que ces contre-intuitions viennent essentiellement de la méconnaissance qu’a l’adulte de ce qu’est vraiment l’enfant et de son manque de conscience de ses potentialités, alors une nouvelle voie s’ouvre pour l’humanité entière. En effet, nous croyons qu’il y a un enjeu fort à convertir notre regard pour dépasser ces paradoxes, car l’éducation peut réellement être « la meilleure arme pour la paix ». (Maria Montessori dans «L’éducation et la paix»).